Le choix d’une descente en eaux vives, et sa réussite, peut être un moment fort de votre prochaine balade en canoë. En revanche, se lancer à corps perdu peut ruiner votre voyage ou du moins votre matériel. Souvent, le choix et la réussite de votre balade se résument à votre capacité à lire l’eau. Voici les principes de base pour vous aider à apprendre à lire les rapides d’eau vive.
Apprendre à lire l’eau vive
Pour bien lire l’eau vive, il faut d’abord apprendre à interpréter ses deux principales caractéristiques visuelles : la texture et la couleur. En observant l’eau en mouvement, alors qu’elle serpente sur les rochers, les corniches et les affleurements. Vous serez témoin d’un véritable kaléidoscope de couleurs changeantes et de motifs de vagues.
Chaque obstacle laisse une marque visuelle de sa présence. En observant les textures et les couleurs de la rivière, vous pouvez déchiffrer les caractéristiques de la rivière que vous descendez, les caractéristiques de l’eau et, en fin de compte, décider comment vous devez franchir le rapide.
Les différents éléments à surveiller
Les types de vagues
Pour beaucoup, un rapide est d’abord jugé par les montagnes russes de vagues qu’ils vont chevaucher pendant la descente. Au-delà de la taille, les vagues navigables se présentent généralement en groupes ou en familles, appelés vagues stationnaires. Les vagues stationnaires sont de couleur foncée, avec souvent un sommet blanc qui s’écrase. Elles sont généralement composées d’au moins trois vagues similaires et régulièrement espacées, dont la taille diminue au fur et à mesure que l’on descend le courant.
Les vagues solitaires, elles, doivent être abordées avec plus de prudence. Il y a de fortes chances qu’un rocher se cache en amont. De plus, il faut également tenir compte du fait que les vagues placées en travers du courant sont beaucoup plus faciles à frapper de plein fouet que les vagues qui traversent le courant à un certain angle.
La texture de l’eau
Les rivières créent également un fascinant spectacle de textures visibles sous forme de bulles, de tourbillons et de bouillonnements. Chacune de ces textures est un indice des changements de vitesse du courant et des obstacles au-dessus et en dessous de la surface de l’eau.
L’eau dont la texture est rugueuse et bosselée, presque comme du gravier, est probablement une ligne de remous, c’est-à-dire une division abrupte entre deux courants. Souvent, les bassins de remous calmes, situés derrière les rochers exposés et les coudes de la rivière, permettent aux canoéistes de se reposer, d’évacuer l’eau ou de repérer la section suivante de la rivière. Il est essentiel de connaître l’emplacement des lignes de remous pour effectuer des virages stables, c’est-à-dire entrer et sortir des bassins de remous.
La couleur de l’eau
Les motifs colorés les plus courants sur un cours d’eau sont de longues bandes parallèles d’eau aux teintes similaires. Chaque bande indique la vitesse du courant, les bandes voisines étant soit légèrement plus rapides, soit plus lentes. Aucune règle ne semble indiquer qu’une nuance d’eau est plus rapide qu’une autre ; c’est à vous de juger, car parfois un effet de tourbillon sera sombre, tandis qu’à d’autres moments, des courants profonds et rapides seront également sombres. C’est l’alternance de bandes sombres et claires du courant qui indique les changements de vitesse.
La vitesse des courants
Lorsque l’on étudie la vitesse du courant, il faut d’abord repérer les bandes d’eau lentes et déterminer si elles sont causées par des rochers submergés qu’il convient d’éviter. Ensuite, identifiez les bandes rapides et assurez-vous qu’elles ne se dirigent pas vers des obstacles inévitables, tels que des rochers, des corniches ou des barrages.
En résumé
L’apprentissage de l’eau vive est similaire à celui d’une langue. Plus vous pratiquerez, plus vous parviendrez à déchiffrer son message. L’aisance vient lorsque vous pouvez jeter un coup d’œil sur une série de rapides et savoir précisément où placer votre canoë. Comprendre le vocabulaire de base de la texture et de la couleur vous aidera à repérer un itinéraire sûr le long du rapide ou, plus important encore, à reconnaître quand il serait plus sûr de le contourner.